Kwezi 
Dans un témoignage bouleversant, Maxime, sapeur-pompier à Mayotte, révèle l’abandon lors d’une intervention sous les assauts de la délinquance. Face à l’insécurité croissante, il lance un appel poignant pour un engagement concret en faveur de la sécurité à Mayotte.
Maxime,sapeur-pompier engagé depuis 11 ans, a partagé un récit glaçant de la nuit du 13 novembre 2023 à Mayotte. Alors en route vers une intervention sur un arrêt cardio-respiratoire à Miréréni, son équipe et lui ont vécu un cauchemar. Arrivés à Combani, les forces de l’ordre les arrêtent, informant d’une situation tendue. Escorte policière en place, ils avancent à travers des barrages de déchets enflammés. Miréréni se présente comme un champ de bataille. Projets, barricades, forces de l’ordre en nombre, la scène est surréaliste. Escortés par la gendarmerie, ils atteignent le domicile de la victime, mais le véhicule du SAMU a fait demi-tour, jugeant la situation trop dangereuse. La réanimation commence, mais sans l’assistance médicale, les chances de survie diminuent. Les gendarmes les avertissent : quitter les lieux au plus vite, car la sécurité n’est pas assurée. Forcés d’abandonner, Maxime et son équipe laissent le corps de Radjabou, 24 ans, sur un lit. Un médecin constatera plus tard le décès. Contraints de quitter la zone de non-droit, ils affrontent de nouveaux barrages. Leurs véhicules sont ciblés, mais les gendarmes ouvrent un passage.
Dans ses 11 ans de carrière, c’est la première fois que Maxime abandonne. Le poids de la culpabilité s’ajoute à l’émotion. Son engagement perd de son sens. Radjabou devient le visage tragique de l’abandon. Maxime lance un appel vibrant à un engagement concret pour la sécurité à Mayotte, déclarant que l’île mérite mieux.
Nadjim El Farouk
Article paru dans France Mayotte matin du Vendredi 22 décembre 2023
