08h04 : Nadjim Ahamada bĂ¢tonnier de Mayotte est l’invitĂ© de ce deuxième temps de parole.
Aujourd’hui le barreau de Mayotte appelle Ă un boycott de la rentrĂ©e de la justice, l’audience solennelle, oĂ¹ l’installation de trois nouveaux magistrats devraient avoir lieu Ă 15h.
Par la motion signĂ©e, et par ce boycott, les avocats veulent montrer leur mĂ©contentent ils demandent tout simplement du respect “nous respectons les magistrats, les magistrats doivent nous respecter” comme l’indique le bĂ¢tonnier.
“Ils ont mis les moyens pour un nouveau bĂ¢timent, mais nous n’avons mĂªme pas de badge pour y accĂ©der, nous devons faire appel au jardinier, c’est inadmissible.”
Voici leur motion :
•   Le service public de la justice doit garantir au personnel judiciaire, aux justiciables et aux auxiliaires de justice des conditions d’accueil satisfaisantes ;
   •   Les chefs de cour et de juridiction sont comme tous tenus d’observer un comportement compatible avec une administration sereine des audiences et garder en tous lieux et en toutes circonstances le respect dĂ» Ă la justice et ses auxiliaires;
   •   Les avocats doivent veiller Ă ce que les intĂ©rĂªts et les droits des justiciables soient prĂ©servĂ©s et garantis au sein de l’institution judiciaire ;
   •   Les avocats du Barreau de Mayotte rencontrent depuis plusieurs mois de lourdes difficultĂ©s de tous ordres dans l’exercice de leur profession au sein des juridictions locales ;
   •   Le nouvel amĂ©nagement de contrĂ´le d’accès aux greffes, services et salles d’audiences avec lecteur de badges afin de limiter des circulations injustifiĂ©es au sein des juridictions, Ă©loigne les avocats du palais de justice et entrave Ă leur exercice professionnel. Aucun badge d’accès ne leur a en effet Ă©tĂ© fourni, nonobstant les nombreuses sollicitations du BĂ¢tonnier et des avocats individuellement dans leur quotidien ; les membres du Barreau ne peuvent pĂ©nĂ©trer au sein du Tribunal de Grande Instance qu’avec le badge du personnel de sĂ©curitĂ© ou celui du chargĂ© de l’entretien des espaces verts.
   •   MalgrĂ© la construction d’un nouveau bĂ¢timent dont les installations sont vantĂ©es, force est de constater l’absence de locaux adaptĂ©s Ă destination des Avocats pour consulter les dossiers de nature pĂ©nale permettant de garantir la confidentialitĂ© de l’entretien avec les justiciables avant l’audience ; le local servant de case pour les Avocats est coincĂ© entre des WC et la souricière, sans que le manque d’hygiène de cet emplacement que les avocats subissent n’émeuve personne.
   •   Dans les procĂ©dures avec ou sans reprĂ©sentation obligatoire devant la Cour, aussi bien l’accord ou le refus de nouveaux Ă©changes de conclusions sont souvent l’occasion pour des membres de la chambre d’appel de se livrer publiquement Ă des rĂ©flexions jetant le discrĂ©dit sur l’exercice de la profession d’avocat Ă Mayotte ;
Ainsi lors d’une audience de plaidoiries le 18 octobre 2016, après avoir rejeté des demandes de renvoi formulées par des avocats, la Présidente de la Chambre d’appel détachée de Mayotte, a estimé que si les avocats de Mayotte n’avaient pas encore compris la complexité et les exigences de la justice de droit commun, ils ont tout loisir de « retourner voir les Cadis » pour leur confier la connaissance des affaires ;
   •   Ces propos outranciers, outre qu’ils dĂ©notent d’une ignorance inacceptable du système judiciaire en vigueur Ă Mayotte depuis la loi n° 76-1212 du 24 dĂ©cembre 1976 relative Ă l’organisation de Mayotte, participent Ă dessein Ă l’œuvre de dĂ©considĂ©ration de l’avocat exerçant Ă Mayotte par des magistrats ;
Aussi, pour marquer notre opposition à ces dysfonctionnements et comportements délibérés qui traduisent un manque d’égard et de respect envers la profession, est-il décidé qu’aucun avocat ne sera présent à l’audience solennelle d’installation, des nouveaux magistrats que nous aurions pourtant souhaité accueillir, mais également connaitre les parcours professionnels, utiles à la pratique quotidienne, prévue le mardi 25 octobre 2015 à 15h.