11h12 :
Communiqué de Mansour Kamardine :
L’instrumentalisation de Mayotte par les autorités comoriennes à des fins de politique intérieure est inacceptable. Personne à Paris, à Mayotte ou à Moroni n’est dupe : les premiers responsables comoriens tentent de masquer leurs intrigues politiciennes en ravivant un différend territorial dont ils usent et abusent depuis plus de 40 ans.
Invariablement, Mayotte et plus largement la France servent aux autoritĂ©s comoriennes de bouc-Ă©missaire pour dissimuler leurs difficultĂ©s Ă offrir un avenir meilleur aux populations des 3 Ă®les qui composent l’Union des Comores. Comme de nombreuses fois par le passĂ©, une tentative de dĂ©tournement de l’attention de l’opinion publique comorienne vers le 101ème dĂ©partement français est Ă l’œuvre pour camoufler un tripatouillage institutionnel en prĂ©paration Ă Moroni.
Mais cette fois est de trop Ă au moins un titre : les Mahorais n’acceptent plus cette pratique. Ils sont dĂ©sormais rĂ©solus Ă ne plus laisser faire et Ă trancher le nÅ“ud gordien.
Cette fois est peut-Ăªtre, Ă©galement, de trop pour les citoyens comoriens, y compris ceux de la diaspora, Ă qui il Ă©chappent de moins en moins que leurs autoritĂ©s tentent de se perpĂ©trer au pouvoir (le PrĂ©sident sortant a annoncĂ© un rĂ©fĂ©rendum constitutionnel qui lui permettrait de se prĂ©senter de nouveau en 2019) tordant le cou Ă l’équilibre institutionnel qui a garanti, de notoriĂ©tĂ© internationale, la stabilitĂ© politique de l’Union des Comores comme aucune autre constitution depuis leur indĂ©pendance.
A Mayotte, nous exigeons dĂ©sormais qu’un chemin de rĂ©solution du diffĂ©rend territorial franco-comorien, qui prospère depuis 43 ans, soit trouvĂ©. C’est pourquoi l’élaboration d’une feuille de route franco-française de rĂ©solution du conflit territorial par le Ministère de l’Europe et des Affaires Ă©trangères est un prĂ©alable Ă l’ouverture de discussions avec la partie comorienne. Les Ă©lus de Mayotte sont disposĂ©s Ă prendre toute leur part Ă son Ă©laboration et Ă sa mise en Å“uvre, y compris en allant plaider devant l’ONU, l’UA, la SADC, la COI et des pays comme l’Afrique du Sud le droit des peuples Ă disposer d’eux-mĂªmes, principe fondamental au cÅ“ur de la charte des Nations-Unies.
Ensuite, les relations franco-comoriennes, notamment dans le cadre du Haut conseil paritaire France Comores, doivent Ăªtre conduites en y associant Ă©troitement et de façon continue les Ă©lus de Mayotte.
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Enfin, pour reprendre l’expression du PrĂ©sident Macron concernant Mayotte, « le statu quo n’est plus tenable ». Les relations franco-comoriennes doivent Ăªtre refondĂ©es en les inscrivant publiquement, y compris pour la partie comorienne, dans le cadre clair de la rĂ©solution du litige territorial, c’est-Ă -dire la reconnaissance du choix des Mahorais dâ€™Ăªtre français. Alors tout sera possible, y compris l’émergence des Comores qui pourront enfin se concentrer sur leur dĂ©veloppement et s’épanouir, dans un environnement oĂ¹ la coopĂ©ration rĂ©gionale sera porteuse d’avenir.
Trop longtemps notre diplomatie s’est montrée faible en répondant positivement aux lubies comoriennes, comme c’est le cas avec le projet de « communauté de l’archipel » en lieu et place d’une véritable coopération. Désormais, la fermeté et la persévérance doivent guider notre diplomatie, y compris en suspendant l’ensemble des appuis politiques français (OMC, Banque centrale européenne, Fond européen de développement, accords ACP, FMI, Banque Mondiale etc.) aux autorités d’un pays dont les peuples sont des peuples amismais dont les dirigeants paraissent n’avoir d’autres préoccupations que de privatiser le pouvoir au bénéfice d’un clan et de se maintenir aux affaires coûte que coûte, fusse au prix de troubles en France et de guerre civile chez eux.
Le département français de Mayotte ne sera plus jamais la variable d’ajustement silencieuse d’un pays étranger, l’Union des Comores./.